Jacques Canetti fait signer Serge chez Philips
/dans Artiste /par Vincent LeblancA partir du 28 février 1958, Michèle Arnaud se produit à Bobino avec André Dassary (qui s’est refait une santé et à qui l’on a pardonné d’avoir chanté pendant la guerre « Maréchal, nous voilà »). C’est à cette occasion qu’elle crée « La recette de l’amour fou » et que l’on aperçoit pour la première fois le nom de Serge dans la presse, des coupures instantanément envoyées par courrier aéroporté, avec la fierté que l’on devine, par Papa Ginsburg à Liliane la jumelle à Casablanca. Voici ce qu’on lit dans Combat le 8 mars :
Sa voix naturellement distinguée s’accommode à merveille d’un répertoire choisi ( … ) je note l’apparition d’un compositeur original, Serge Gainsbourg, dont nous reparlerons sans doute.
1959 – le premier album 25 cm
/dans Artiste /par Vincent LeblancLa stratégie de Bourgeois est claire : pour lancer son poulain, à la fois comme auteur-compositeur et comme interprète, il faut qu’un nom prestigieux cautionne ses premiers pas dans le métier.
Les Frères Jacques, que l’on surnomme « les athlètes complets de la chanson » et qui sont célèbres depuis dix ans déjà, avec leurs collants, leurs moustaches et leurs couvre-chefs («La queue du chat» date de 1948, «Le complexe de la truite» de 1954) semblent un excellent choix.
Chansons trop noires (ou pas) ?
/dans Oeuvre /par Vincent LeblancGainsbourg est décalé. Il a trente berges et il chante pour les gens de son âge, un public intello blasé, autant dire pas grand monde. On n’est pas séduit par ses chansons, on se sent attaqué.
A la sortie de l’album, les journalistes auront beau jeu de rapprocher le cynisme de Serge de celui du film Les Tricheurs de Marcel Carné qui sort en octobre 1958 et dont les personnages s’interdisent, par orgueil, de tomber amoureux.
Réaction de la presse après la sortie de son premier 25 cm
/dans Oeuvre /par Vincent LeblancLes rares coupures de presse de l’époque confirment cette impression :
« On connaît ses chansons, il les chante lui-même avec un filet de voix, sans gestes, un air mélancolique et indifférent, deux grands yeux rêveurs et deux grandes oreilles d’éléphant volant », lit-on dans Les Beaux-Arts Bruxelles.
Un article dithyrambique de Boris Vian
/dans Oeuvre /par Vincent LeblancLa presse n’apprécie pas cet album trop noir. Pourtant, il peut compter sur un supporter influent…
Deux semaines plus tôt, Boris Vian avait inauguré sa collaboration avec «Le Canard enchaîné» par une défense de Georges Brassens intitulée « Public de la chanson, permets qu’on t’engueule! » (et de fait, il le grondait de ne pas apprécier assez le dernier microsillon de Tonton Georges, avec (( Le pornographe du phonographe », « La femme d’Hector », etc.). Lire la suite
Son deuxième album
/dans Musique /par Vincent LeblancNous sommes au printemps 1959 et Serge, s’apprête a entrer en studio, à nouveau à Blanqui, pour l’enregistrement de son deuxième album.
Sur les huit titres qu’il met en boîte en six jours, répartis entre le 12 mai et le 4 juin 1959, avec Alain Goraguer et son orchestre, on trouve deux versions de chansons créées précédemment :
L’Eau à la bouche
/dans Musique /par Vincent LeblancLe 9 juillet 1959 dans France-Soir, France Roche annonce que François Truffaut (révélé cette année-là par Les 400 Coups) a demandé à Gainsbourg d’écrire la musique de son prochain film, Jules et Jim, mais l ‘histoire nous a privés de cette rencontre.
La veille, Serge est l’invité de Juliette Gréco sur les ondes de la RTF dans l’émission Soyez les bienvenus dont nous extrayons ce petit dialogue :
Le Super-45 tours « Romantique 60 »
/dans Musique /par Vincent LeblancÉrotisme discret, mélodie irrésistible, le super-45 tours «Romantisme 60» sort en janvier 1960, en même temps que le film de Doniol-Valcroze avec Bernadette Lafont et Alexandra Stewart :
Je te prendrai doucement et sans contrainte
De quoi as-tu peur allons n’aie nulle crainte
Je t’en prie ne sois pas farouche
Quand me vient l’eau à la bouche Lire la suite
La chanson de Prévert
/dans Musique /par Vincent LeblancA la rentrée 1960, En souvenir du classique « Les feuilles mortes », Gainsbourg compose «La chanson de Prévert ». On devine l’intention de frapper un grand coup, mais il se fait tout petit quand il s’agit d’aller demander au poète l’autorisation d’utiliser son nom. Lire la suite
L’étonnant Serge Gainsbourg
/dans Musique /par Vincent LeblancPour comprendre dans quel cadre se développe sa carrière, il est essentiel de savoir ce qui se passe au sein des instances dirigeantes de la maison Philips, de «ces gens qui sont des commerçants» méprisés par Ferré qui au même moment signe avec Eddie Barclay, un mécène, comme chacun sait.
Les patrons se nomment désormais Louis Hazan et Georges Meyerstein : dans leur esprit l’ idée commence à germer que la méthode Jacques Canetti a fait son temps.
Critiques du troisième album: « L’étonnant Serge Gainsbourg »
/dans Musique /par Vincent LeblancLes critiques du nouvel album ne sont pas franchement meilleures que celles du second, dix-huit mois plus tôt. Dans Le Canard enchaîné du 20 avril 1961 :
« En particulier, on pourrait reprocher à Gainsbourg de s’adonner un peu trop facilement à la modernisation des classiques : Nerval, Hugo et le surestimé Arvers. C’est beaucoup pour un seul disque, même si ces adaptations sont assez adroites dans l’ensemble. Mais très sincèrement, nous préférons le vrai Serge Gainsbourg, celui des « Amours perdues », de « La chanson de Prévert », « Viva Villa » ou des « Oubliettes ». »
Album N° 4
/dans Oeuvre /par Vincent LeblancEn 1962, de retour à Paris, Serge se concentre sur la préparation de son dernier album 25 cm, le quatrième, judicieusement intitulé N°4.
Brigitte Bardot lui demande d’écrire une chanson
/dans Oeuvre /par Vincent LeblancLes ventes de l’album N° 4 sont très décevantes. Quand on lui demandera plus tard pourquoi il se mit à écrire dès 1963 pour les yé-yé, il aura souvent cette réponse : «Pour ne pas crever.»
En cette rentrée 1962, il doit avoir terriblement peur, attendant désespérément que quelque chose se débloque qui pourrait enfin lancer sa carrière. Il est même fascinant d’imaginer qu’il aurait pu à ce moment jeter l’éponge: il ne serait dès lors resté de lui qu’une petite cinquantaine de chansons parmi lesquelles des joyaux intitules «Le poinçonneur des Lilas », «La recette de l’amour fou», «La chanson de Prévert» ou «La javanaise », qui lui auraient garanti vingt ou trente ans plus tard – après une inévitable redécouverte – un statut d’auteur culte et maudit…
Confidentiel, un album charnière !
/dans Oeuvre /par Vincent LeblancPour son nouvel album « Confidentiel », Serge choisit de se placer à l’avant-garde de la chanson jazz. Pour cela, il lui faut deux complices de haut niveau.
Or, quelques mois plus tôt, dans un club, il avait entendu le grand pianiste black et be-bop Bud Powell, fait comme un rat mais totalement génial.
Pour la seconde fois Serge se marie !
/dans Biographie /par Vincent LeblancPour la seconde fois Serge se marie, avec une femme très belle, Françoise Antoinette Pancrazzi, dite Béatrice (elle déteste son prénom, comme Lucien-Serge). La cérémonie se déroule en très petit comité, le 7 janvier 1964 en fin d’après-midi, à la mairie du 8 arrondissement de Paris.
Née à Bône, en Algérie, le 28 juillet 1931 (elle a donc trente-deux ans, il en a trente-cinq), Béatrice est la fille de Robert Pancrazzi, un industriel, et est divorcée de Georges Galitzine, d’où son surnom de «princesse Galitzine ».
Gainsbourg Percussions
/dans Oeuvre /par Vincent LeblancLe 9 octobre 1963, jour de son seizième anniversaire, France Gall, Isabelle de son vrai prénom, avait eu la surprise de s’entendre pour la première fois à la radio, sur les ondes d’Europe n°1, lorsque Daniel Filipacchi diffuse «Ne sois pas si bête».
Le titre est commercialisé fin novembre et France est aussitôt sur orbite : avec 200 000 exemplaires vendus.
La promotion de son album « Gainsbourg Percussions »
/dans Oeuvre /par Vincent LeblancA Paris, Serge entame la promotion de son nouvel album « Gainsbourg Percussions« .
«A la sortie de Gainsbourg Percussions, j’étais persuadé que nous tenions le bon bout, raconte Claude Dejacques dans son livre « Piégée, la chanson… ? »
« Je baratinais tous azimuts, à l’intérieur de la boîte et dans les médias. Malgré les passages à l’antenne, bernique : toujours pas de ventes. Solution : pousser les interprètes pour faire avancer les choses, comme je l’avais vu faire par Canetti pour Brel, Brassens et Béart»
Naples, le 20 mars 1965 : L’Eurovision de la chanson
/dans Oeuvre /par Vincent LeblancLa vie s’envenime entre Serge et sa femme Béatrice. Le quotidien n’est pas toujours rose au 6e étage du 12, rue Tronchet.
Côté musique, le magazine Diapason, en janvier 1965, parle du «paradoxe du cas Gainsbourg»:
Versions femmes
/dans Oeuvre /par Vincent LeblancDouze jours après l’ Eurovision, le 1er avril 1965, Serge donne avec son pianiste René Urtreger son dernier concert à Nice, dans le Hall des Expositions, à l’occasion de la Nuit du Droit.
Ce tour de chant lui permet de tourner la page sur huit années de galères, de tournées ratées, de galas minables, de cabarets enfumés, de publics snob ou hostiles. Huit années de trac, de timidité tétanisante, de maladresses, de commentaires désobligeants dans la presse, de « peu d’aptitude au métier de chanteur » comme l’avait dit un chroniqueur … Huit années passées à chercher son public sans jamais le trouver, ou si peu.
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