Archive pour le mois : 05/2015
Jacques Canetti fait signer Serge chez Philips
/dans Artiste /par Vincent LeblancA partir du 28 février 1958, Michèle Arnaud se produit à Bobino avec André Dassary (qui s’est refait une santé et à qui l’on a pardonné d’avoir chanté pendant la guerre « Maréchal, nous voilà »). C’est à cette occasion qu’elle crée « La recette de l’amour fou » et que l’on aperçoit pour la première fois le nom de Serge dans la presse, des coupures instantanément envoyées par courrier aéroporté, avec la fierté que l’on devine, par Papa Ginsburg à Liliane la jumelle à Casablanca. Voici ce qu’on lit dans Combat le 8 mars :
Sa voix naturellement distinguée s’accommode à merveille d’un répertoire choisi ( … ) je note l’apparition d’un compositeur original, Serge Gainsbourg, dont nous reparlerons sans doute.
1959 – le premier album 25 cm
/dans Artiste /par Vincent LeblancLa stratégie de Bourgeois est claire : pour lancer son poulain, à la fois comme auteur-compositeur et comme interprète, il faut qu’un nom prestigieux cautionne ses premiers pas dans le métier.
Les Frères Jacques, que l’on surnomme « les athlètes complets de la chanson » et qui sont célèbres depuis dix ans déjà, avec leurs collants, leurs moustaches et leurs couvre-chefs («La queue du chat» date de 1948, «Le complexe de la truite» de 1954) semblent un excellent choix.
Chansons trop noires (ou pas) ?
/dans Oeuvre /par Vincent LeblancGainsbourg est décalé. Il a trente berges et il chante pour les gens de son âge, un public intello blasé, autant dire pas grand monde. On n’est pas séduit par ses chansons, on se sent attaqué.
A la sortie de l’album, les journalistes auront beau jeu de rapprocher le cynisme de Serge de celui du film Les Tricheurs de Marcel Carné qui sort en octobre 1958 et dont les personnages s’interdisent, par orgueil, de tomber amoureux.
Réaction de la presse après la sortie de son premier 25 cm
/dans Oeuvre /par Vincent LeblancLes rares coupures de presse de l’époque confirment cette impression :
« On connaît ses chansons, il les chante lui-même avec un filet de voix, sans gestes, un air mélancolique et indifférent, deux grands yeux rêveurs et deux grandes oreilles d’éléphant volant », lit-on dans Les Beaux-Arts Bruxelles.
Un article dithyrambique de Boris Vian
/dans Oeuvre /par Vincent LeblancLa presse n’apprécie pas cet album trop noir. Pourtant, il peut compter sur un supporter influent…
Deux semaines plus tôt, Boris Vian avait inauguré sa collaboration avec «Le Canard enchaîné» par une défense de Georges Brassens intitulée « Public de la chanson, permets qu’on t’engueule! » (et de fait, il le grondait de ne pas apprécier assez le dernier microsillon de Tonton Georges, avec (( Le pornographe du phonographe », « La femme d’Hector », etc.). Lire la suite
Son deuxième album
/dans Musique /par Vincent LeblancNous sommes au printemps 1959 et Serge, s’apprête a entrer en studio, à nouveau à Blanqui, pour l’enregistrement de son deuxième album.
Sur les huit titres qu’il met en boîte en six jours, répartis entre le 12 mai et le 4 juin 1959, avec Alain Goraguer et son orchestre, on trouve deux versions de chansons créées précédemment :
L’Eau à la bouche
/dans Musique /par Vincent LeblancLe 9 juillet 1959 dans France-Soir, France Roche annonce que François Truffaut (révélé cette année-là par Les 400 Coups) a demandé à Gainsbourg d’écrire la musique de son prochain film, Jules et Jim, mais l ‘histoire nous a privés de cette rencontre.
La veille, Serge est l’invité de Juliette Gréco sur les ondes de la RTF dans l’émission Soyez les bienvenus dont nous extrayons ce petit dialogue :
Le Super-45 tours « Romantique 60 »
/dans Musique /par Vincent LeblancÉrotisme discret, mélodie irrésistible, le super-45 tours «Romantisme 60» sort en janvier 1960, en même temps que le film de Doniol-Valcroze avec Bernadette Lafont et Alexandra Stewart :
Je te prendrai doucement et sans contrainte
De quoi as-tu peur allons n’aie nulle crainte
Je t’en prie ne sois pas farouche
Quand me vient l’eau à la bouche Lire la suite